L’HIVER qui commence avec le solstice d’hiver, le 22 décembre. C’est le début du signe du Capicorne. Le Soleil est à son point Sud le plus bas dans la sphère céleste, à partir de là, il va commencer son ascension vers le Nord. La force jour est à son minimum, la force nuit à son maximum, avec le Capricorne c’est le tout social qui domine. Mais il est en même temps naissance de la lumière, d’incarnation de l’esprit. Inapparente au début, la lumière va augmenter progressivement et la nuit diminuer: à travers le Verseau, le tout social est remis en question avant le bilan général des Poissons et le début du nouveau cycle avec le printemps.
LE PRINTEMPS commence avec l’équinoxe de printemps, le 21 mars: le Soleil, à cette date, franchit le point vernal, il est arrivé à mi-chemin de sa course vers le Nord. C’est le début de Bélier. La force de jour, née à Noël, a crû en intensité tandis que la force de nuit décroissait; la force de jour devient maintenant visible et le Bélier, symbole de germination représente les premiers tatonnements de la vie jaillissante, mais encore prise dans la force déclinante du cycle antérieur. Au 21 mars le jour et la nuit sont égaux: ces deux forces sont en équilibre, mais un équilibre instable qui va basculer en faveur de la lumière montante: les jours vont s’allonger progressivement pendant que les nuits se raccourciront. Avec le Bélier, c’est l’individu qui naît au jour de la conscience, tatonnant, hésitant entre les deux polarités mais porté par toute la puissance d’une jeune énergie montante.
Dans le Taureau, il va circonscrire cette impulsion, simplanter plus solidement, plus concrètement, s’ancrer dans le sol. Pendant ce temps, la force de jour n’a cessé de croître et la force de nuit de décroître: l’individu s’affirme au fil des signes de printemps. Et dans les GÉMEAUX, commencent ses premiers pas alentour, la première expérimentation du jeune moi dans l’environnement immédiat: c’est l’adolescence qui essaie d’étendre son champ d’action et de conscience.
L’ÉTÉ commence au solstice d’été, le 21 juin, le jour le plus long et la nuit la plus courte de l’année. Le Soleil est à son point le plus haut, dans l’émisphère Nord céleste; c’est le début du signe du CANCER. La force de jour est à son maximum et la force de nuit à son minimum, c’est l’apogée, l’intégration de l’individu; c’est l’adulte formé, planté dans ses racines, qui s’établit, qui se marie, qui fonde un foyer.
Sur les bases établies dans le Cancer, il va au LION sortir de lui-même, s’exprimer: créativité hautement individualisée, affirmation euphorique du moi, projection purement personnelle de l’individu construit tout au long des signes, depuis le Bélier, par la force du jour. Avec la VIERGE et la perception progressive d’une force de nuit qui va croissante, viendra les récoltes du demi-cycle précédent et les semailles du suivant: l’individu fait le bilan de son évolution personnelle en tant qu’individu séparé et sent le besoin d’aller au-delà; c’est une phase de transition. En même temps que nous assistons à l’apogée de la force de jour, la force de nuit renaît. Les feux de la Saint-Jean signent, à la fois, la gloire épanouie du jour et la naissance de la nuit.
Cette dernière va commencer une ascension discrète et les feux du jour diminuer progressivement: les jours raccourcissent peu à peu et les nuits s’allongent d’autant. Encore inconsciente dans le Cancer, puis perçue subconsciemment par le Lion, la force de nuit devient une préoccupation sous-jacent à la conscience, et quelque peu inquiétante chez la Vierge: cette dernière ressent vaguement que la force de jour individualisante va devoir céder le pas à la force de nuit collectivisante, que l’individu Cancer, le fier ego Lion devra plier le genou et accepter la transformation en être social, passer pas la métamorphose de la chrysalide, lui qui se croyait chenille incomparable.
L’AUTOMNE commence avec l’équinoxe d’automne, le 21 septembre, début du signe de la BALANCE. Le Soleil, qui a commencé, le 21 juin, son parcours du Nord vers le Sud céleste, passe le 21 septembre au point opposé au point vernal (0° Bélier); c’est le 0° Balance où le Soleil franchit l’équateur céleste du Nord vers le Sud. Comme au Bélier, les forces de jour et de nuit sont à égalité, équilibre instable à nouveau mais qui, cette fois, va basculer en faveur de la force de nuit qui diminuera d’autant. La force socialisante prend le pas sur la force individualisante.
A la Balance, l’individu fait sa première expérience sociale, en ressent la nécessité et va rencontrer l’autre en tant qu’égal et non plus comme projection du moi. Les fruits de l’été sont transformés pour prendre une nouvelle signification: le blé devient farine, les raisins, vin et les pommes cidre; de même, les fruits de l’individu doivent prendre une signification nouvelle, dans une incorporation à un tout social: le raisin de l’individu doit se fondre dans le vin de la communauté.
A la Balance, l’individu est en équilibre instable entre les deux forces encore à égalité. S’il participe à la vie du groupe ou de la société, c’est encore en tant qu’individu qui essaie de concilier les deux opposés, qui ressent la nécessité de se lier aux autres de façon significative mais ne le fait encore que du bout des doigts. Cela devienda fusion émotionnelle à l’autre dans le SCORPION qui va chercher à incorporer ce besoin socialisant, à oublier le moi en participant intensément à l’autre, quel qu’il soit: individu, groupe, idée, collectif ou le Bien-Aimé des mystiques. Et cette participation, cette fusion sera d’autant plus intense, d’autant plus poignante qu’il se sent jeune élément d’un tout plus grand que lui et veut oublier l’individu en lui.
Avec le SAGITTAIRE, comme avec son pendant les Gémeaux au niveau individuel, c’est le groupe social, formé à travers Balance et Scorpion, qui va chercher sa signification, étendre sa zone d’influence, au moyen de voyages, physiques ou mentaux, d’idées philosophiques, religieuses, de lois, d’abstractions, etc...
La force de nuit, dominante, ne connaît plus l’individu; il est devenu élément collectif et la collectivité va se constituer en tout organique avec des lois de relation, de fonctionnement établies par le Sagittaire; tout comme dans les Gémeaux le tout organique-individu établit ses connexions propres (lois physiologiques de relation et de fonctionnement, système nerveux...). Individu et Collectif Personnalité et Société ou Ego conscient et Inconscient collectif sont les manifestations de ces forces de jour et de nuit.
D’une façon sommaire, on peut dire qu’au règne du jour est reliée la conscience individualisée, et que le règne de la nuit inaugure celui de l’inconscient collectif. Ces deux facteurs sont toujours présents dans toute expérience humaine; seule leur proportion varie. Lorsque l’un d’eux est à son maximum d’intensité, il s’exprime au niveau conscient; mais, l’autre facteur est là tout de même, au niveau inconscient, non apparent, mais tout aussi agissant: «ombre» contraignante, compulsive qui, lorsqu’elle est refusée ou refoulée, se manifestera, dans un signe donné, sous forme de traits «négatifs».
Néanmoins, cette interprétation du zodiaque basée sur le temps n’explique pas la genèse de la division des Signes selon les quatre éléments: Feu, Terre, Air et Eau. Même la division en signes Cardinaux, Fixes et Mutables ne vient pas de la division temporelle du Zodiaque. Quand on considère le zodiaque comme un processus du développement cyclique, les Signes ont un sens défini parce qu’ils sont le premier, le deuxième, le troisième, etc... Signe à partir du point pris comme commencement du cycle.
De ce point de vue, un signe n’a aucune réalité en soi; il ne représente qu’une phase dans une série de changements fondamentaux de l’expérience naturelle des hommes, qui se répète année après année. Le Soleil est la cause essentielle de cette série de changements et, de ce fait, le zodiaque est vu comme un phénomène purement solaire.
Alexandre Ruperti